Avaugour, dans les Côtes-d’Armor. Il y a quelques années, à l’initiative du conseil départemental, une fête du bois propose des démonstrations : l’abatteuse mécanique abat, ébranche, et débite en tronçons un arbre en moins de 2 minutes, une autre machine transforme en plaquettes des billes de bois, les tronçonneuses ronronnent… Le public se rend vite compte que lorsqu’il s’agit d’exploitation forestière, c’est l’efficacité qui prime. Et le rendement. Pourtant, un peu plus loin, dans une clairière, un bûcheron, casque orange sur la tête, s’affaire avec deux chevaux de trait autour d’un amas de troncs d’arbres. Les chevaux, qui semblent dormir, tête basse, yeux mi-fermés, portent un collier d’attelage en cuir, des sangles, et de fines chaînes courent le long de leurs flancs.

L’homme arrime un tronc d’arbre aux chaînes. “Va falloir s’écarter là ! crie-t-il soudain, car quand je vais dire aux chevaux de démarrer, ça va partir d’un coup !”

Les gens sourient de l’accent prononcé du Trégor et sont plutôt dubatifs. L’ordre est lancé : “Hey !” Immédiatement, les chevaux se jettent en avant. Ils foncent, le tronc qu’ils tirent couche tout sur son passage. Un obstacle ? Le meneur ordonne : “Da du.” Les chevaux changent de cap et contournent l’obstacle. Même ceux qui connaissent les chevaux sont stupéfaits du savoir-faire du meneur et de l’efficacité des deux bêtes…

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