Nicolas Poupinel est un berger atypique. C’est en bateau dans le golfe du Morbihan qu’il mène ses brebis d’île en île. De nombreux acteurs locaux font appel à ces “tondeuses naturelles” et au savoir-faire de leur gardien. En plus de conduire son troupeau, Nicolas s’occupe également de la tonte d’un millier de moutons par an, et transforme la laine en feutre haut de gamme.
Larmor-Baden, sur le port, entre pêcheurs, plaisanciers et badauds, un homme tient en laisse un mouton. Non sans difficulté, il l’emmène sur un ponton et le fait monter sur son embarcation. L’homme en question, c’est Nicolas Poupinel, berger des îles. La cinquantaine, le torse épais et les mains rugueuses, cet ancien montagnard du Briançonnais a aujourd’hui dans le regard la petite étincelle salée des gens de mer. Le mouton c’est Victor, un mâle de la variété dite “de Belle-Île”. Laine caramel, lui, a le regard plutôt vif et teinté d’appréhension : aujourd’hui, c’est son premier baptême marin ! Tandis que l’étrave de la barge plate glisse sur les courants du golfe du Morbihan, Nicolas détaille le programme du jour. Déposer ce bélier avec le reste d’un troupeau sur l’île de Gavrinis, puis en récupérer plusieurs autres sur l’île de La Jument en vue de la tonte estivale. “La plupart du temps ils se calment dans le bateau. Il m’arrive d’en transporter une dizaine en même temps. Quelquefois, il y en a un qui panique ou qui glisse et que je dois repêcher !” Heureusement, Victor semble avoir le pied marin, et rejoint son troupeau sans encombre.
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