Penaos kontañ istor ur festival ganet e Kemperle e 1995, hag a zo bev atav, daoust d’ar cheñchamant aozerezh, gant brezhonegerien oberiant ar vro, met ivez kevredigezhioù all, strollegezhioù lec’hel, dilennidi, bugale, krennarded ?
Comment conter l’histoire d’un festival né à Quimperlé en 1995 et qui vit toujours, malgré les changements de gouvernance, avec les acteurs bretonnants du pays, mais aussi d’autres associations, des collectivités locales, des élus, des enfants, des adolescents ?
Une maison pour Diwan : comment tout a commencé
L’école Diwan de Quimperlé est née en 1989. Elle a été inaugurée par le ministre Louis Le Pensec, et le maire de Quimperlé, Guy Savin, venus fêter la première école en immersion de la commune. Mais l’euphorie des débuts n’allait pas durer : l’école a vite été trop à l’étroit dans ses locaux avec près de quarante élèves, pas de cantine. Alors qu’une cantine existait de l’autre côté de la rue Pasteur et pouvait être partagée, le refus a été catégorique de la part des enseignants de l’école publique martelant : « Fonds publics, école publique ». L’affaire Diwan qui éclate de septembre à décembre 1993, ne trouve pas de solution. Le député Diwan, Jean-Yves Cozan propose alors d’organiser non pas une manifestation (en hiver, trop froid, trop de pluie…), mais un gala de soutien. L’équipe de jeunes parents sera aidée par Anna Vari Chapalain. EV, Dan ar Bras, Denez Prigent, Yvon Etienne avec des enfants de quatre écoles Diwan réunies sur scène ! Mais la fête n’allait pas durer longtemps : inondée par les eaux du ruisseau coulant à proximité, la salle a dû être vidée à 21h, dans le noir, avec le bagad Kemperle pour lequel la sono était inutile. Les pompiers ont évacué 300 personnes en bateau. Le festival Taol Kurun était né : chaque année désormais, au mois de janvier, un week-end au départ, puis une semaine, jusqu’à trois semaines. Le festival a grandi, en proposant autour d’un thème qui changeait chaque année : de la musique, des festoù-noz, du cinéma, des conférences, du théâtre…
Le festival Taol Kurun (Coup de tonnerre) : vingt années pour les enfants, les adolescents, la création tous azimuts en breton
L’éducation populaire était au cœur des préoccupations des organisateurs bénévoles : laisser une grande place aux enfants avec le village des conteurs (1 000 enfants pendant de nombreuses années), le théâtre avec Ar Vro Bagan présent chaque année. Du cinéma, des stages de clown, de théâtre, de cuisine, de brassage de bière, de chant, de danse… Créer était l’affaire de tous, et pas seulement des artistes sur scène. Le plaisir était au programme aussi avec entre autres la création d’un concours international d’épluchage de pommes de terre, avec également un fest-deiz, des surprises lors des inaugurations, le travail avec Kergrist pour introduire les cafés-philos, Lors Jouin… Chaque année était programmée une création avec les artistes invités : ainsi sont nés le groupe Toud’sames avec Lors Jouin, Jean-Michel Veillon, … qui a tourné en Chine et a sorti un disque. Le duo Soig Siberil/Nolwenn Korbell s’est connu à Quimperlé et a produit deux disques par la suite… Le comité de soutien comptait une soixantaine de bénévoles, mais ses projets étaient immenses !
L’avenir du breton : avec les jeunes ? En agissant localement ?
Petit à petit, le festival est devenu une grosse charge pour les organisateurs. Et après vingt ans de bons et loyaux services, ils ont estimé qu’il était temps de passer la main. Alors les élus ont poussé à la création de Ti ar Vro Bro Kemperle qui est désormais aidé par Quimperlé Communauté. Le festival s’est professionnalisé, avec une salariée permanente qui a la charge de diriger l’organisation globale de l’événement, mais aussi de mettre en place le mois de la langue bretonne, de coordonner des cours de breton pour adultes, d’informer et d’animer, en attendant, qui sait, la création d’une crèche bretonnante ? Lenig an Duigou l’a dirigé longtemps (enfant, elle avait participé au festival en tant que bénévole), puis est venue Claudie, puis Johanna. Les associations adhérentes proposent des événements, il n’y a plus de thème, ni de création. Les propositions sont diverses, les cercles et bagadoù y ont davantage de place. Les trente ans du festival seront fêtés comme il se doit en ce moins de janvier, avec un débat sur les trente ans d’enseignement du breton pour dessiner dans ce pays un avenir à la langue bretonne et à la création.
Les vidéos où Taol Kurun apparaît sur le web
Les vingt ans de Taol Kurun, le clip : https://youtu.be/760rvstbLFo
http://taolkurun.free.fr/pages/archives_tk.html
Ti ar Vro Bro Kemperle : https://www.tiarvro-brokemperle.bzh/
