Lod a zo war o studi c’hoazh, lod all o deus kuitaet o labour evit kas o raktres da benn. Plantet o deus holl ar sorc’henn-mañ en o fenn : krouiñ o embregerezh. Prest int da aberzhiñ o buhez sokial e-pad daou vloaz mar bez ret, ha gouest int da giañ noz-deiz betek ma teuio da wir o hunvre gaer. Sed buhez pemdeziek an dud yaouank a vez degemeret e Gorerez Produet e Breizh e Skol Kenwerzh Brest.
Le monde au fond de mon panier
Créateurs d’entreprise en herbe
Certains n’ont pas encore achevé leurs études, d’autres ont quitté leur travail pour mener leur projet à bien. Ils ont tous en tête cette même idée un peu folle : créer leur propre entreprise. Ils sont prêts à sacrifier leur vie sociale pendant deux ans si nécessaire et sont capables de travailler d’arrache-pied, nuit et jour, jusqu’à ce que leur rêve devienne réalité. Voilà à quoi ressemble la vie quotidienne des jeunes qui sont accueillis dans l’Incubateur Produit en Bretagne à l’École supérieure de commerce de Brest.
par Malo Bouëssel du Bourg
Bien que le taux de chômage soit un peu plus faible en Bretagne qu’en France (8,7 % vs 9,9 %), il gagne désormais du terrain de plus en plus vite. Pour contrer cette crise durable, il convient d’introduire de nouveaux modes de coopération. Inventer de nouveaux produits et de nouveaux services est une absolue nécessité. Selon l’insee, les pme bretonnes innovent plus que la moyenne française, surtout dans le domaine des services technologiques (79,5 % à comparer à 70,2 % en France) et dans le domaine agroalimentaire (59,5 % au lieu de 47,9 %). Mais il est probablement encore plus important de créer de nouvelles entreprises, et tant mieux si l’initiative revient aux jeunes, si durement frappés par le chômage. Pas si facile, pourtant. Si l’on en croit une étude diligentée par la Cour des comptes début 2013, une entreprise sur deux meurt avant d’avoir cinq ans. Trois principales causes ont été identifiées : un manque de capital, une formation défaillante, et un défaut de structures de conseil. L’Incubateur Produit en Bretagne essaie de trouver une réponse appropriée à ces trois maux.
Une oasis dans le désert
L’ennemi le plus dangereux du jeune entrepreneur est la solitude. Au sein de l’Incubateur, les futurs créateurs se retrouvent, échangent des idées et tirent parti de l’expérience vécue par leurs pairs. L’animateur de l’Incubateur, David Mériaux, un enseignant-chercheur, a pour mission de sélectionner les meilleurs projets en concertation avec Produit en Bretagne et les chambres de commerce de Brest et de la région. Il aide ensuite les jeunes pendant toute la durée de leur incubation. De quelle façon ? En les conseillant régulièrement et en les mettant en relation avec telle ou telle entreprise du réseau Produit en Bretagne qui pourra leur apporter son concours selon les besoins spécifiques de leur projet d’entreprise. Depuis la création de l’Incubateur en 2006, plus de deux cents dossiers ont été étudiés. Vingt-neuf porteurs de projets ont été accueillis dans l’Incubateur, et vingt-deux entreprises ont d’ores et déjà été créées. Les entrepreneurs en herbe sont accueillis dans l’Espace entreprise de l’École supérieure de commerce de Brest (fbs – France business school), juste en face des locaux de Produit en Bretagne, pendant au moins six mois et au plus deux ans. Toutes ces entreprises s’installent ensuite en Bretagne. La plupart des personnes accueillies sont en phase d’achèvement de leurs études, ou bien viennent juste de les terminer. Ils ont donc un pied à l’école et un pied dans l’entreprise. Le plus souvent, ils n’ont pas de famille à nourrir. Ils n’ont donc rien à perdre, ni salaire, ni maison… Ils sont dès lors d’autant plus déterminés qu’ils sont parfaitement libres. Qu’en est-il du capital ? Quand une idée est porteuse, il est plus facile de lever des fonds. France paris sportifs, par exemple, dans le domaine des paris sportifs en ligne, a levé trois millions d’euros avant de démarrer. Bel exploit pour un outsider qui devra affronter des géants tels que le pmu, la Française des jeux, et bwin…
Le prix du rêve…
“L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt”. Quoi de commun à tous ces jeunes entrepreneurs ? Ce sont des bourreaux de travail. Pas question de se tourner les pouces ! Marie-Laure Colas (alias Mila), vingt-cinq ans, et Yoann Le Rascouët, vingt-quatre ans, ont créé Octopousse, selon les principes du crowdfunding. Ils ont fait le constat suivant : certaines personnes ont des projets, mais pas un sou vaillant en poche. D’autres sont mieux nanties, mais n’ont guère de projets. Elles sont toutefois disposées à aider. Les projets sont donc mis en évidence sur un site : http://octopousse.com. Toute personne qui le souhaite donne une petite somme d’argent, qu’il s’agisse de cinq ou de cinq cents euros… Seuls sont acceptés par Mila et Yoann les projets solidaires : monter une pièce de théâtre, réparer le toit d’une école au Zambie, organiser un voyage pour des personnes handicapées, créer un élevage d’insectes, les protéines du futur, dit-on !… 96 projets ont ainsi été réalisés depuis l’ouverture du site. 7 % de l’argent collecté est prélevé par Octopousse pour le fonctionnement de l’entreprise.
Le service Zéro gâchis a été monté voici un an par Paul-Adrien Menez (vingt-trois ans) et son frère Christophe (vingt-deux ans), tous deux étudiants. La petite équipe s’est étoffée avec l’arrivée de Nicolas (vingt-deux ans) et de Pierre (vingt-cinq ans). Cette dream team réunit un joli bouquet de compétences dans les domaines techniques et commerciaux. Il n’en fallait pas moins pour réaliser leur projet : diminuer la quantité de produits frais jetés à la poubelle du fait de la législation sur les dates de péremption ou des règles internes des enseignes, alors même qu’ils sont encore propres à la consommation. 750 000 tonnes de produits frais sont ainsi détruites chaque année en France. Autant vendre cette marchandise avec une bonne remise. Les concepteurs de Zéro gâchis ont créé le site www.zero-gachis.com qui informe les consommateurs sur les produits à date courte disponibles dans les magasins des environs. À prix défiant toute concurrence, cela va de soi. Un essai a été conduit avec succès dans trois magasins de la région brestoise. Au Leclerc Landerneau, par exemple, ce sont 25 % des marchandises habituellement jetées qui ont été ainsi épargnées, soit un équivalent annuel de quinze à vingt tonnes de marchandises !
La vie n’est pas triste dans l’Incubateur. On entend souvent fuser les rires des apprentis entrepreneurs. L’avenir ne leur fait pas peur, dirait-on. Ils vivotent pourtant dans des conditions précaires. Mais ils ne sont pas prêts à faire n’importe quoi pour gagner de l’argent. Ils veulent se sentir en accord avec les valeurs de l’entreprise qu’ils ont conçue. Ils écoutent volontiers les conseils qui leur sont prodigués et sont disposés à revoir leurs façons de faire pour mieux coller aux enseignements du terrain. “Je crois beaucoup à la chance, disait Thomas Jefferson, et voici ce que je constate : plus je travaille, plus la chance me sourit…”