Sport spectaculaire s’il en est, le canoë-kayak en eaux vives est aussi un grand pourvoyeur de médailles olympiques : 36 au total, pour l’équipe de France. En juillet prochain, les espoirs d’or vont notamment reposer sur trois jeunes athlètes bretons, Camille Prigent et Titouan Castryck, en kayak, et Nicolas Gestin, en canoë, qui sont accompagnés par la Paloise Marjorie Delassus, en canoë, déjà présente à Tokyo il y a quatre ans.
Tout comme Titouan Castryck, chez les hommes, Camille Prigent sera engagée à la fois dans l’épreuve de slalom en kayak et dans une toute nouvelle discipline olympique, le kayak cross. Une double chance de médaille pour la jeune Rennaise…
Avec des parents kayakistes de haut niveau et versés professionnellement dans ce sport depuis nombre d’années, Camille baigne dans le milieu du canoë-kayak depuis ses toutes premières années : “J’ai une photo de moi toute petite avec des brassards dans un canoë, sourit-elle, mais pour autant, ni mon père ni ma mère ne m’ont forcée à pratiquer ce sport.” D’ailleurs, c’est vers la gymnastique qu’elle s’oriente en premier lieu lorsque le goût de la compétition lui vient. “J’ai réellement commencé à accrocher au kayak à l’âge de 13 ans.” C’est à cet âge qu’il lui est permis d’intégrer les tournées organisées pendant l’été par le comité régional à l’étranger : “J’ai adoré ces moments partagés au bord des bassins où on plantait la tente, en plus du plaisir de naviguer sur des plans d’eau qu’on découvrait ensemble, en République tchèque, en Slovénie ou en Slovaquie.” Des moments de vie partagés, un sport exigeant mais aussi tellement ludique, Camille n’en demande pas plus et laisse de côté la gymnastique pour se consacrer totalement au kayak pour lequel elle révèle très vite de grandes aptitudes. Ainsi, elle est en classe de troisième lorsqu’elle intègre le Centre d’entraînement labellisé d’Ille-et-Vilaine. Puis l’année suivante, à son entrée au lycée, elle passe au niveau supérieur au pôle espoir de Cesson-Sévigné où deux entraînements encadrent chaque journée de cours. Le rythme est intense mais Camille s’y adapte avec une certaine aisance, comme le prouve l’obtention de son bac s et des résultats très prometteurs sur les bassins. “C’est vrai que cela peut paraître très exigeant, et ça l’est, mais on sait aussi débrancher et s’amuser dans le milieu du kayak”, lâche-t-elle avec un grand sourire. Une bouffée d’oxygène sans aucun doute indispensable pour ces espoirs qui doivent concilier en permanence études et exigence sportive liée au haut niveau. Son avenir professionnel, Camille l’a très vite construit en devenant professeur d’eps (Éducation physique et sportive) en 2019, après une formation staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) à l’université de Rennes 2, obtenant sa titularisation deux ans plus tard à l’université Gustave-Eiffel de Marne-la-Vallée. Une étape importante, comme elle le rappelle aujourd’hui : “Je venais de rater les sélections pour les Jeux olympiques de Tokyo avec la déception que chacun peut comprendre et le fait de décrocher cette titularisation m’a vraiment rassurée ; en fait, ce fut un mal pour un bien car j’ai pu ainsi totalement boucler mon cursus professionnel.” Aujourd’hui, elle bénéficie d’une décharge de l’Éducation nationale pour se consacrer pleinement à la préparation des JO de Paris. (…)