Notre Dame des Landes, 4 ans après

Une agriculture au service d’une biodiversité exceptionnelle

Le mercredi 17 janvier 2018, à l’issue du conseil des ministres, Édouard Philippe, premier ministre, annonce l’abandon du projet d’aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes, mettant fin ainsi à un feuilleton aux multiples rebondissements qui avait commencé en 1967. À l’époque, il avait été imaginé d’en faire une plateforme internationale de fret avec une ambition de 5 à 9 millions de passagers à l’aube des années 2000. C’est en 1974 qu’est créée, par arrêté préfectoral, la Zone d’aménagement différée (zad) que les opposants vont transformer en “Zone à défendre”. Un terme parfaitement adapté à ce qui va devenir après les années 2000 un symbole de la lutte pour la protection de l’environnement naturel mais aussi pour la défense des paysans du bocage.

Ces paysans, qui sont-ils aujourd’hui ? Sur des terres redevenues propriété du conseil départemental, 36 baux emphytéotiques ont été signés avec des agriculteurs historiques mais aussi avec de nouveaux installés, certains arrivés par militantisme et qui ont choisi de rester pour construire un projet professionnel, d’autres arrivés depuis l’abandon du projet d’aéroport. Leur point commun à toutes et à tous, ou presque, une farouche volonté de préserver un bocage et une biodiversité exceptionnels, avec le soutien actif du Département.

Là où des rubans de bitume devaient réduire à néant toute trace de vie sauvage, il se construit depuis trois ans, non sans difficultés et tensions, une gestion collective exemplaire d’un espace naturel où agriculture et projets novateurs ont toute leur place.

Partie 1 : Entre terres agricoles, prairies, bois et bocage, un espace naturel à faire vivre

Sylvie et Marcel Thébault se sont installés en 1999 dans leur ferme de Liminbout, à Notre-Dame-des-Landes, à une époque où “plus personne ici ne parlait du projet d’aéroport, pensant le dossier rangé pour de bon au fond d’un tiroir”. Mais un an plus tard, le premier ministre Lionel Jospin annonce la reprise du projet. Commence alors une longue lutte pour la défense de cet espace agricole et de cet environnement préservé mais aussi et surtout pour la construction, collective, d’un avenir ambitieux et respectueux pour ce territoire à l’environnement naturel préservé. (…)

Partie 2 : Grégoire Minday, le squatteur est devenu paysan

Grégoire Minday fait partie de ces nouveaux paysans venus s’installer sur les terres de Notre-Dame-des-Landes. Comme beaucoup, il y était venu pour lutter contre le projet d’aéroport. Un peu par hasard, il s’est initié à l’agriculture, sans connaissance aucune, lui le gars de la ville. Et finalement, il en a fait son métier, nourrissant même une vraie passion pour le monde rural, et en particulier pour ce bocage préservé. (…)

Partie 3 : Forêt de Rohanne. Un mode de gestion expérimental au profit du vivant

Lieu symbolique de la lutte contre le projet d’aéroport, avec ses nombreuses cabanes, la forêt de Rohanne est aujourd’hui propriété du département de Loire-Atlantique, un domaine public soumis au régime forestier et donc à une gestion par l’Office national des forêts. Mais ici aussi, comme pour les terres agricoles, on a choisi d’expérimenter. Et confiance a été accordée à l’association Abrakadabois dans le cadre d’une convention tripartite avec la département et l’ONF. (…)

L’ensemble du grand angle à retrouver dans le n°249

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