Anne Le Goff est aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise artisanale installée à Quimper. Elle en est aussi à l’origine. C’est en avril 2019 qu’elle a lancé sa marque d’encas, Les Dénudés. En s’appuyant sur des convictions et des valeurs profondes, elle entend ainsi participer au “développement d’une alimentation végétale et bio respectueuse de l’environnement”, et ce pour une raison tout évidente : “Parce qu’il est urgent d’agir pour notre planète.” L’ambition est là, mais le parcours est semé d’obstacles, d’autant qu’il faut digérer les deux années de crise sanitaire. Portrait d’une jeune femme à l’énergie débordante.
En cette fin du mois de juillet, Anne Le Goff achève tout juste le déménagement de son atelier de fabrication d’encas bio dans les nouveaux locaux de la pépinière de l’innovation à Quimper. Une étape de plus dans le développement de sa petite entreprise lancée un beau jour d’avril 2019. Une création qui s’est imposée à elle, à son retour en France après un séjour à l’étranger : “J’ai travaillé au Canada dans une entreprise de distribution de produits alimentaires et bio, où j’avais pour mission de repérer les nouveaux aliments qui pouvaient être mis sur le marché canadien.” C’est ainsi que les algues Marinoë, de Plobannalec-Lesconil, sont apparues sur les étals nord-américains. Sa présence au Canada s’était imposée auparavant dans le cadre de la préparation d’un master en management international : “J’ai ainsi passé un semestre à Madrid, un autre à Bayonne pour ensuite m’envoler à Toronto, où j’ai finalement décidé de rester un moment.” Ce master s’inscrivait dans la suite logique d’une licence en management international préparée et passée en Écosse, après des études menées à Angers, où elle est née, d’une maman bretonne et d’un papa camerounais.
Pendant son séjour à Toronto, “je consommais régulièrement des encas, ce qu’on appelle plus communément des Energy-balls, des bouchées énergétiques composées d’ingrédients naturels et sains, qui n’étaient pas distribuées en France”. Revenue dans l’Hexagone, Anne travaille d’abord à Paris dans l’organisation de salons bio et de bien-être, avant de s’installer en Bretagne, là où vit et travaille son compagnon. C’est ici que “j’ai recommencé à fabriquer mes Energy-balls, pour moi et pour des amis, et à partir de là, le projet de construire quelque chose autour de ce produit a commencé à me titiller, d’autant plus qu’en matière de travail, je ne trouvais pas vraiment quelque chose qui me plaisait, qui avait du sens dans le domaine de l’alimentation bio”. Elle en parle à son oncle, Gérard Le Goff. L’homme a une certaine expérience de l’entreprenariat puisqu’il est le fondateur de l’entreprise Céréco, fabricant de céréales bio pour le petit déjeuner depuis 25 ans, à Domagné (35) : “Son vécu est précieux pour moi et son premier conseil a été de me dire de travailler un business plan.” Ce qui revient à dire que le projet d’Anne était tout à fait crédible à ses yeux. Ce précieux encouragement en poche, elle a donc poursuivi le travail. “J’ai affiné mes recettes dans ma propre cuisine et j’ai fait goûter mes encas à droite et à gauche. Il était essentiel pour moi de mesurer la désirabilité d’un tel produit qui n’existait pas en bio.” C’est ainsi qu’à l’été 2018, elle tient un stand au festival de Cornouaille où le public pouvait venir tester et émettre son avis via un questionnaire. “Je suis aussi allé à la Biocoop de Quimper où, là encore, j’ai pu faire goûter mes encas, et les retours ont été très positifs.” Dans le même temps, elle prend contact avec des créateurs d’entreprise qui l’orientent vers la Technopole de Quimper. Au niveau technique, c’est le lycée des Chênes à Pontivy qui lui permet d’identifier précisément le matériel nécessaire à la production, en mettant à sa disposition son hall technologique. Et en avril 2019, Anne Le Goff fonde sa première entreprise, Agogo.