Le 30 janvier dernier, le salon de coiffure homme Lincy, au Faouët, baissait le rideau. Avec le départ en retraite du couple de coiffeurs, c’est une page de l’histoire commerçante de la commune qui se tourne.
Le bruit circulait depuis quelque temps : Marie-José et Michel Lincy, les coiffeurs pour homme de la place des Halles, au Faouët (56), partiraient en retraite. Personne ne voulait y croire. C’est qu’auparavant, il y avait déjà eu des alertes qui, finalement, n’avaient pas abouti. Et puis, surtout, ces deux-là ont stature de monuments dans cette petite ville de 2800 habitants et des brouettes, située entre Carhaix et Lorient. Même les néo-habitants mesurent le caractère exceptionnel de l’adresse, sans nom ni enseigne. “Ce sont les derniers commerçants résistants. Alors qu’on pense tous à nos points retraite, eux, restent parce qu’ils aiment profondément ce qu’ils font. Ils valent le détour !”, dit d’eux Roland Bouëxel, l’homme d’histoire et de culture local. Le plus déroutant n’était pas l’hypothèse d’une fin de carrière ô combien méritée mais le déni de la population qui, de manière collective, avait décidé de faire l’autruche, de peur que la rumeur, une fois n’est pas coutume, ne dise vrai. Et puis, il a fallu qu’une journaliste du Télégramme mette les pieds dans le plat. Au bistrot lorientais de la belle-mère de l’aînée des intéressés, elle aussi avait ouï dire que “les Lincy” pliaient définitivement les gaules. Et de l’avis de sa rédaction lorientaise, l’événement méritait bien une dernière page, entre Noël et le premier de l’an, un mois avant la révérence.