De la paysannerie à l’agriculture moderne, des lavoirs aux machines à laver, c’est plus d’un siècle de transformations démographiques, géographiques, mais aussi culturelles qui ont conduit à une métamorphose des campagnes en France, pour faire de l’espace rural un lieu où différentes réalités se croisent et se superposent. Le vieillissement de la population, la disparition des lieux de socialisation, le désengagement progressif de l’État, les déserts médicaux sont des réalités concrètes. Le sentiment de marginalisation, de provincialisation, coexiste avec la fierté d’appartenir à un terroir et à une culture singulière bien vivante. Depuis une vingtaine d’années, des citadins choisissent à nouveau de s’installer durablement dans ces espaces, ils y greffent de nouvelles visions, de nouvelles façons d’appréhender le paysage. Ces différentes sociologies des habitants de ces territoires ruraux créent une nouvelle entité culturelle imprévisible et amènent de nouvelles façons d’habiter l’espace rural.
Afin d’interroger plus profondément ces questions via le médium photographique, l’association du Festival Photo La Gacilly a lancé depuis l’an passé une résidence de création “Ruralité(s)” confrontant différents regards et disciplines, visant à faire apparaître les contours de ces ruralités qui s’inventent, d’en cartographier les possibles, d’en rendre visible la vitalité.
En collaboration avec le musée de Bretagne aux Champs Libres, à Rennes, ce projet de résidence s’envisage comme un acte de redécouverte et de questionnement photographique de nos territoires ruraux et des bouleversements qui les traversent. La première édition a accueilli la photographe Aglaé Bory pour son projet, “Les horizons, cartographie des possibles”.