Yves Lebahy est avant tout un libre-penseur. Professeur agrégé de géographie, il “n’entre dans aucun moule”, dit-il avec un sourire. Celui qui se définit comme environnementaliste plus qu’écologiste est issu d’une famille de gauche “bien frondeuse”. Cet engagement chevillé au corps lui vient de son grand-père anarcho-syndicaliste et de ses parents instituteurs qui ont mené le combat de la laïcité.
Yves Lebahy a grandi entre Dol, Lanester et Vitré où il fait son lycée. Après l’École normale d’instituteurs à Rennes, le jeune homme poursuit ses études à la faculté de Rennes où il obtient l’agrégation en 1973. Il est alors marqué par ses professeurs : Michel Philipponneau, Corentin Canevet, mais aussi les géographes Philippe Pinchemel, Maurice Le Lannou et Pierre George qui diffusent “de belles pensées à une époque où la géographie était autant physique qu’humaine”. Bientôt, celui qui voyage et rêve de Sahara, frappe à la porte de l’ambassade de la Côte d’Ivoire et le voilà parti en famille pour quatre ans de coopération en Afrique. Des années fa-buleuses dans la brousse du pays Sénoufo. À son retour, il enseigne à l’École normale de Vannes, puis à l’université de Bretagne Sud de Lorient. En 1993, grâce à un article sur sa “vision géopolitique de l’Arc atlantique et de la Bretagne”, il fait la rencontre décisive de Jacques Beauchard, professeur émérite, chargé de mission à la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (datar). Depuis, ce compagnonnage n’a pas cessé. De 2006 à 2009, il mène et gagne le combat contre l’extraction de sable par Lafarge à Erdeven. Depuis 2004, il est membre puis président de l’association Géographes de Bretagne et milite dans l’association Ar Falz/Skol Vreizh. Pendant dix-sept ans, il est associé à la commission Sites et paysages du Morbihan ainsi qu’au Schéma de mise en valeur de la mer (smvm) du golfe du Morbihan. S’ensuit la publication d’articles et d’ouvrages, souvent collectifs. Dans son dernier livre, Défis pour la Bretagne, un nécessaire nouveau contrat social (Skol Vreizh, 2020), cet humaniste émet des idées pour transformer la société bretonne afin qu’elle perdure face à la mondialisation et s’adapte au mieux à la transition énergétique qu’impose le dérèglement climatique. Selon lui, sur un siècle, nous allons vivre d’importantes transformations qui redistribueront toutes les cartes.
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