Des montures de lunettes fabriquées en France
Sa marque Naoned affiche clairement son credo. La Bretagne est et restera au cœur du projet de Jean-Philippe Douis, créateur de montures de lunettes installé à Nantes. Celles-ci portent toutes le nom d’une commune de l’Ouest, écrit en breton bien entendu. Simple objet de marketing, pourrait-on croire. Ce serait se méprendre sur le profond attachement que l’ancien opticien voue à sa terre d’accueil.
Jean-Philippe Douis est né à Cholet. S’il se plaisait, enfant, à parcourir les terres de l’exploitation viticole de ses grands-parents, à Clisson, c’est vers Nantes, là où habitait sa tante, qu’il se sent à sa place : “Pour moi, vivre et travailler à Nantes, c’est une évidence depuis toujours.” Pour y faire quoi ? Après quelques hésitations, il opte finalement pour une formation d’opticien, avec un diplôme obtenu en 1999 qu’il complète par une année en management et communication. Il aborde sa profession avec une certaine désinvolture : “Ce métier devait me permettre d’avoir du temps pour ce qui était à l’époque ma passion, la batterie !” Passion qui va pourtant tomber peu à peu dans l’oubli. Son métier le conduit tout d’abord à Pornic, là où il a “appris à nager”, où, au bout d’un moment, il prend la responsabilité du magasin. Seulement voilà, “j’ai fini par connaître par cœur chacun de mes clients et par m’ennuyer”. Il décide alors de bouger en effectuant des remplacements, un peu partout dans l’Ouest, 22 au total. En par-courant le territoire de long en large, “je suis littéralement tombé amoureux de la Bretagne”. La Bretagne historique s’entend, car lorsqu’il entreprend d’ouvrir son propre magasin, c’est tout naturellement à Nantes qu’il choisit de s’installer. La boutique Lunettes Etc., au 21 rue de Bel Air, jouxte un marché le dimanche matin. Jean-Philippe Douis n’est pas connu. Mais bien vite, l’adresse résonne aux oreilles des uns et des autres, et pour cause : “J’ai organisé pas moins de 43 concerts en deux ans, le dimanche matin, afin de faciliter mon intégration dans le quartier, de me faire connaître.” Affable, souriant, l’opticien ne laisse pas indifférent : “J’ai fait de vraies belles rencontres pendant ces deux années.” Il n’en reste pas moins que dans son métier, une certaine frustration grandit au fil des mois : “Je n’avais pas les moyens de distribuer les marques que je souhaitais.” L’idée fait son chemin : “Il faut le courage de son audace et j’ai donc commencé à travailler sur mes propres créations”, le soir à son domicile, après sa journée au magasin. Le pari est osé : plus de 1 700 marques de lunettes sont aujourd’hui distribuées. (…)
La suite de cet article dans le numéro 245 d’ArMen