Observer et comprendre le rôle de l’océan sur le climat de la planète est un défi majeur dans un contexte de changement global. Un défi rendu possible grâce au programme Argo, un réseau de plus 4 000 flotteurs profileurs autonomes présents dans tous les océans. Virginie Thierry travaille sur ce programme à l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).
Quand elle n’est pas sur une campagne océanographique, quelque part dans l’immensité de l’Atlantique Nord, Virginie Thierry étudie la dynamique des océans depuis son bureau, au centre Ifremer de Brest. La chercheuse travaille au laboratoire d’océanographie physique et spatiale (lops), une unité mixte qui regroupe des personnels de Ifremer, du cnrs (Centre national de la recherche scientifique), de l’ird (Institut de recherche pour le développement), et de l’université de Bretagne occidentale. “Je suis dans l’équipe Océan et Climat, et je m’intéresse à la dynamique de l’océan Atlantique Nord, en particulier le gyre subpolaire, c’est-à-dire ce qui se passe en gros entre les côtes européennes et américaines. Mes recherches sont focalisées sur cette zone-là afin de comprendre sa dynamique, observer, quantifier, décrire les masses d’eau, les courants marins, et comment ceux-ci varient dans le temps et répondent aux forces atmosphériques.”
Au départ, Virginie Thierry n’était pas forcément destinée à travailler dans le domaine maritime. Après une classe préparatoire, elle entre à l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique (ensma) de Poitiers. Le hasard fait le reste… “Un jour, j’ai lu un magazine Science et Avenir spécial océans, que j’ai toujours, et qui décrivait l’océanographie, la modélisation, les observations… Quand j’ai lu ce dossier, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire !” (…)