Petite commune proche de Pontivy, dans le Morbihan, Malguénac n’a pas la notoriété des grands festivals bretons de l’été mais, pour autant, son rendez-vous annuel autour du jazz et ses alentours ne mérite pas moins le détour. D’une part, pour sa programmation toujours étonnante et souvent détonante, avec pour chaque édition son lot de découvertes, et d’autre part, pour son ambiance bon enfant dans laquelle se retrouve un public très éclectique, de tous âges.
Si artistes et public sont aujourd’hui accueillis dans une belle salle municipale, le festival a voyagé auparavant d’un champ, pour les premières éditions, jusqu’à la salle de sport de la commune. Car tout a commencé en effet sous un chapiteau planté sur un terrain à la fin des années 1990 : “J’avais 22 ans et, avec deux copains, nous avions eu envie d’amener en milieu rural des propositions culturelles, et en particulier du jazz, qu’on trouvait facilement dans les villes ou sur le littoral mais pas ici, raconte Ronan Prod’homme, toujours membre du bureau collégial de l’association organisatrice, Polyculture, créée en 1998, et également programmateur du festival depuis la première édition. Nous avions aussi dans l’idée d’asseoir cette proposition culturelle dans la commune en facilitant la création de liens entre les habitants et les artistes, et cela s’est fait sous la forme de stages.” Sur le plan technique, “nous avons fait avec les moyens du bord en investissant dans la location de grands chapiteaux et de groupes électrogènes”. Les trois premières éditions se sont déroulées dans ces conditions avant de rejoindre la salle de sport que venait de faire construire la commune : “Elle nous était mise à disposition pendant deux semaines et, comme l’espace n’a rien d’une salle de concert, nous avons réfléchi et conçu un chapiteau en tissu qu’on a installé en intérieur avec une scène et un espace de loges pour les artistes.” C’est là que se sont produits quelques grands noms de la scène jazzy, comme Archie Shep ou Avishai Cohen. “L’équipe de bénévoles avait un gros boulot pour l’installation mais le résultat était plutôt bluffant, pour les artistes comme le public”, assure Olivier Martin, membre lui aussi du bureau collégial. Depuis trois ans, autre décor, c’est la toute nouvelle salle polyvalente de la commune qui accueille le festival. “C’est un projet qui était dans les tiroirs depuis un petit moment et que la précédente équipe municipale a concrétisé, indique Ronan. Comme nous étions appelés à utiliser les lieux de façon régulière, nous avons été associés à la conception de la salle, en particulier pour l’espace scénique.” En complément de la salle municipale, un chapiteau offre une deuxième scène, et, entre ces deux espaces, divers stands composent le village du festival pour offrir aux festivaliers à manger et à boire, avec là encore, et depuis le début, une attention toute particulière à la restauration, du public comme des artistes, en privilégiant les circuits courts. “Ce qui nous importe, insiste Olivier, c’est que les gens se sentent bien et partagent un moment sympa.” D’où aussi la limitation à une jauge de 1 000 entrées pour chacune des trois soirées du festival. (…)