Au fil des numéros, au fil des années, au fil des pages, ArMen défend la culture sous toutes ses formes : des lettres aux arts, de la musique, traditionnelle, rock, jazz, au cinéma et au théâtre. Éditeurs, producteurs, diffuseurs, artistes reconnus, émergents ou plus discrets, événements dits majeurs et ceux qui le seront bientôt… Tous, à un moment donné, sont repérés par les journalistes d’ArMen. Ils leur ont tiré le portrait ou le feront bientôt. Ils guettent les talents de demain. Mais jamais nous n’avions réalisé un guide des événements de l’été qui leur soit consacré, plus de trois cents rendez-vous à travers la Bretagne, à glisser dans sa poche. C’est une première et nous sommes heureux et fiers de vous l’offrir.
Bretagne, terre de culture ? L’expression paraît au choix surannée, galvaudée, passe-partout. Et pourtant, lorsqu’on écoute Antoine Le Bos, le créateur du Groupe Ouest, ce pôle européen de création cinématographique, devenu une référence au côté du Torino Film Lab en Italie, cette image de la Bretagne atteint sa pleine vérité. De Plounéour-Trez, le Groupe Ouest rayonne à travers l’Europe jusqu’au festival de Cannes où le réalisateur hongrois László Nemes, passé en 2012 par la pointe bretonne pour muscler son scénario, a remporté cette année le Grand Prix pour son premier long métrage. Antoine Le Bos l’affirme simplement, “la décentralisation impose de la créativité”, lui qui, désespéré de voir le cinéma bloqué dans une manière de penser parce que hyper centralisé, avait constaté le “très riche tissu culturel, les nombreux techniciens, les festivals, les salles de cinéma en Bretagne”, et estimait que c’était ici le lieu idéal pour lancer en 2006 une telle aventure… Aujourd’hui, des scénaristes du monde entier postulent en nombre au Groupe Ouest pour venir écrire en regardant la mer monter.
Bretagne, terre de cinéma décidément, avec le film maudit La Fleur de l’âge de Marcel Carné et Jacques Prévert, tourné à Belle-Île, dont seuls témoignent les clichés d’Émile Savitry. Savitry, photographe d’Alberto Giacometti mis à l’honneur cet été au Fonds Hélène et Édouard Leclerc à Landerneau. C’est d’ailleurs avec joie que Marie-Pierre Bathany, la directrice du Fonds, évoque le dynamisme ressenti autour des projets, le foisonnement culturel ambiant : “Il y a une activité culturelle dense en Bretagne, il y a des engagements très forts.” Alors non ce n’est pas un vain mot.
Le mont Saint-Michel est-il éternel ? C’est la question que pose chacun à sa manière, l’écrivain Philippe Le Guillou, Vincent Rea qui a enquêté sur place, alors que s’achèvent les travaux colossaux censés redonner son insularité au Mont, et Christian Campion qui a foulé les sables et les prés salés de la baie inscrite au patrimoine de l’humanité. Le véritable joyau est-il celui que l’on croit ?
Chloé Batissou