À Loudéac, où elle vécut, le souvenir de Jeanne Malivel (15 avril 1895 – 2 septembre 1926), une des fondatrices du mouvement artistique des Seiz Breur, n’est plus évoqué que par de vagues images entrevues çà et là.

Sur une vitre de l’office de tourisme, au début des années 2000, une affiche présentait un bois gravé de l’artiste. Elle nous invitait à visiter une boutique, discrète, la galerie de la Table Ronde, où l’âme de Jeanne Malivel semblait toujours présente.

Des reproductions de ses créations et divers éléments historiques étaient disposés sans ordre dans la boutique de Magdeleine Le Bouffo, mémoire vivante de l’artiste et gardienne des lieux. Dans un recoin, deux lourds cylindres de bois attiraient l’attention du visiteur. “Ils ont échappé au trou à ordures ! Pour laisser la place à un parking l’atelier de Jeanne devait être détruit. Tout ce qui s’y trouvait était destiné à la décharge. Fort heureusement, un de ses petits-neveux est intervenu à temps pour sauver ces cylindres et de nombreux documents.”

Ces deux cylindres – constitués d’un bois dur, gravés en relief et montés sur un axe métallique – semblaient bien destinés à imprimer un support développé en continu (tissu ou papier en rouleau).

Depuis cette rencontre, de nombreuses archives privées se sont ouvertes et les historiens du mouvement des Seiz Breur ont confirmé l’importance de l’œuvre de Jeanne Malivel. Dans les écrits collectés, quelques bribes mentionnent des tissus dont on pouvait penser que les motifs étaient restés à l’état d’esquisses ou simplement griffonnés. (…)

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