Séduit par la beauté de la clôture naturelle que forme l’anse de Landévennec, saint Guénolé y fonda en 485 un monastère. Il y a un génie du lieu, de ce lieu singulier, un lieu de confluence où se rencontrent la rivière et la mer. Un lieu rimbaldien, où se vit l’éternité, la mer alliée avec le soleil, au prix du combat spirituel “aussi brutal que la bataille d’hommes”. En 1981, Gilles Baudry choisit d’entrer définitivement dans ce monastère multi-centenaire. Au sein de la stabilité bénédictine, il hérite d’une tradition poétique inaugurée par l’abbé Gurdisten, amateur de Virgile, puis par le moine poète Clément, auteur, au IXe siècle, d’un hymne à saint Guénolé. Pour Gilles Baudry, clôture monacale et clôture poétique vont de conserve, selon le mot de Jean Cocteau qu’il cite en exergue de son recueil Haute Lumière : “La poésie est une solitude et nous sommes des moines qui échangeons des silences.” Frère, moine et poète forment la trame d’une vie unifiée et sans couture.

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