Tomaz ha Gi Joncour : ur pichon o tremen...

Tomaz Laquaine-Jacq : le breton au quotidien, tout simplement

Il a fait toute sa scolarité à Diwan, est devenu professeur à Carhaix très jeune. Mais c’est le plaisir de l’échange avec les anciens qui intéresse Thomas Laquaine-Jacq. Il est aujourd’hui l’une des voix de Radio Kreiz Breizh et le symbole de la dernière Redadeg, déployant une énergie sans limites pour cultiver une langue savoureuse et riche avec les bretonnants du pays

Le breton à l’école : un hasard

Les parents de Thomas habitaient Brest quand son frère aîné a été scolarisé. Fulub Jacq, le frère de sa mère, leur a dit  d’aller voir l’école Diwan. Ravis, ils ont inscrits leurs autres enfants dans cette même école. Revenus à Nantes, il n’y avait aucune raison de changer, même s’ils n’étaient du tout militants de la langue bretonne. Gagnée par la cause, la mère de Thomas a fini par devenir un pilier de l’école en s’occupant du personnel non-enseignant de la plus grande école Diwan de Bretagne, celle de Nantes.

Les années Diwan : un élève sage et obéissant, et un lycéen farceur

Sa scolarité est celle d’un enfant sage, intéressé par le breton, avec des souvenirs agréables vécus à l’école avec son instituteur, Gerald ar Gov (comme le kan ar bobl et EV). Puis viennent les années collège à Vannes. Enfin, au lycée Diwan de Carhaix, il rencontre d’autres jeunes bretonnants venus des quatre coins de Bretagne, et Kaou. Ils sont tous les deux intéressés par le breton du Trégor, pays où anciens et jeunes parlent souvent en breton. Musique, échanges d’idées, bêtises… «  Je garde un excellent souvenir de ces années ». Poursuivant ses études à Rennes, il prépare un Capes breton/histoire-géo.C’est l’époque où il se demande « pourquoi les luttes sociales pour le breton menées entièrement en breton comme Stourm ar Brezhoneg (SAB) ou Skol an Emsav ne sont-elles pas plus étudiées ? »  Particulièrement intéressé par les thèmes liés à la militance bretonne, et aux panneaux routiers noircis par le coltar dans les années 1970 dans le Trégor et en Bretagne, il en fait son thème de Master. Il obtient facilement son concours, après avoir passé une année à apprendre le gallois et à vivre là aussi une intense vie étudiante à Aberystwith. Une fois le Capes en poche, il devient professeur au lycée de Carhaix, puis au collège Diwan de Plésidy.

Radio Kreiz Breizh : plonger dans le breton du pays

Le métier de professeur de lycée ne lui plaît guère. Le poids de l’administration, celui des examens lui pèsent… Il se rend vite compte qu’il est trop jeune, trop près de ces adolescents auxquels il ressemble encore beaucoup. Aussi, quand Radio Kreiz Breizh lui propose en 2017 une année de service civique, il abandonne sa charge d’enseignant et fonce. Documentaliste (enregistrements anciens à numériser, à classer) puis progressivement journaliste de l’antenne, il va marcher dans les pas de Yann-Ber Guyader et bientôt prendre les tournures de phrase du Trégor, au point que parfois, à l’écoute de la radio, on se demande lequel des deux est au micro… Aller sur la route à la rencontre des bretonnants du Trégor le passionne. Il note les expressions, les répète au micro… Malgré les kilomètres et les matinales où il faut se lever tôt, dès cinq heures, ce métier lui plaît…

Et demain ? L’avenir se dessine…

La Redadeg, course pour la langue bretonne, fut pour lui un grand moment. Ce relais a parcouru plus de 2000 kilomètres dans toute la Bretagne. Il en a écrit le texte avec Gwenola Coic. Texte qui  a été lu à Guingamp en mars 2021 devant des milliers de coureurs et militants. Aujourd’hui, les projets ne manquent pas : il poursuit son travail de numérisation pour continuer à faire connaître le trésor accumulé depuis des dizaines d’années par RKB, il veut réaliser des documentaires radiophoniques… Autant d’actions qui s’attachent à faire entendre un breton enraciné. De façon plus personnelle, il a acquis une maison qu’il entend rénover, avec sa compagne de Pédernec qui a appris le breton. Le couple parle breton au quotidien, entre eux et avec les beaux-parents : la belle-mère de Thomas s’y est remise, réinstallant le « chaînon manquant ».

Lec’hiennoù / Websites

https://www.rkb.bzh/

Abadennoù Tomaz / les émissions de Thomas

Pikouz dibikouz, ur skouer (abadenn Strollad Kallag)

http://www.rkb.bzh/emissions/abadennou/artichoed-ar-maharadja-pezh-nevez-strollad-kallag/

Prezegenn ar redadeg, ar c’hlip video : le texte de la course pour la langue bretonne, le clip et le discours à Guingamp

https://www.ar-redadeg.bzh/fr/les-messages-du-temoin/message-2021

Al labour gant EV / Le travail avec EV en 2001

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