La Bretagne peut désormais regarder de haut la diversité de ses paysages. Plus de deux années de travail au sein du conservatoire botanique national de Brest ont abouti à l’élaboration de cartes numériques au 1/25 000e accessibles en ligne gratuitement. Elles distinguent vingt-sept types différents de végétation avec pour objectif d’éclairer ceux qui se préoccupent d’aménagement du territoire sans perdre de vue la biodiversité.
C’est un outil numérique original et innovant qui balaie, vu du ciel, l’ensemble des paysages bretons département par département. Pendant deux années, une équipe de cinq cartographes du conservatoire botanique national de Brest s’est chargée de compiler, d’analyser et de traduire en de nouvelles données celles notamment recueillies par télédétection au sein de l’Institut national de l’information géographique et forestière (ign). Ceci afin d’offrir à tous ceux qui peuvent en avoir le besoin une carte rigoureuse des paysages en Bretagne. Leur travail d’envergure donne une véritable photographie de référence, indispensable aujourd’hui pour tous les travaux d’évaluation relatifs à l’occupation du sol. La palette des futurs utilisateurs concernés par les enjeux écologiques des paysages qui les entourent est large. Cela peut aider une collectivité locale qui réfléchit sur son plan d’urbanisme ou prépare un atlas de la biodiversité, comme un bureau d’études se penchant sur l’aménagement d’un territoire donné. Cela peut encore intéresser un apiculteur en quête d’un coin propice pour installer un rucher ou un simple particulier curieux d’identifier les éléments de végétation qu’il peut rencontrer à deux pas de son domicile pour y randonner. “Il existe déjà des cartes de la végétation plus précises au 1/5 000e, à l’échelle de très petits territoires comme les sites Natura 2000, mais pas de données homogènes au niveau de la région, rappelle Vanessa Sellin, géomaticienne et cheffe du programme de cartographie de la Bretagne au conservatoire botanique national de Brest. L’idée forte du projet était de donner une vision plus large à l’échelle de 1/25 000e, plus grossière par définition mais complémentaire de ce qui existe, et enfin de réaliser cet objectif dans un délai assez court pour en garantir la cohérence.”